Crash du vol AH5017 : la polémique resurgit en Espagne sur Swiftair

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Un document qui fait froid dans le dos au lendemain du crash de l’avion MD-83 de la compagnie Air Algérie. TSA a retrouvé un article publié par le Sindicato Espanol de Pilotos de Lineas Aereas (SEPLA), le principal syndicat de pilotes d’avions en Espagne dans sa revue Mach 82. Datant de mai 2013, il pointe du doigt les conditions de travail particulièrement difficiles de certains salariés de la compagnie Swiftair, propriétaire – et employant tout l’équipage – de l’avion qui s’est écrasé.

Premiers touchés : les copilotes. Le syndicat affirme qu’un accord mis en place l’an dernier par la compagnie fixe de nouvelles grilles de salaires pour les personnels navigants. Le salaire brut d’un copilote est fixé à 842 euros bruts par mois. Soit très loin du salaire que peut espérer un aspirant pilote à la sortie de l’école d’aviation… « Moins de 12 000 euros par an, une chose inédite dans le monde de l’aviation », condamne le syndicat.

Pire encore, le document affirme que pour réduire ses coûts, la compagnie utilise fréquemment des étudiants en aviation pour tenir le rôle de copilote. « Une formule sans doute rentable, mais avec une éthique douteuse et un sérieux risque pour la sécurité aérienne », s’alarme le SEPLA.

Le document précise, toutefois, qu’au moment où il a été mis en place, cet accord s’appliquait aux avions ATR et Embraser, en excluant les MD (dont faisait partie l’avion qui s’est crashé hier) et les Boeing 737. Impossible de savoir si cet accord s’est étendu depuis aux autres types d’appareils, la compagnie aérienne se murant dans le silence.

Mais selon la presse espagnole où la polémique a rebondi, le doute est permis. « Des sources affirment qu’il y a des copilotes qui volent sur d’autres modèles avec les mêmes conditions de travail », explique le quotidien El Mundo.

Une chose est sûre, ce document vient semer le trouble sur les pratiques douteuses d’une compagnie aérienne non négligeable, à une période où trois accidents très graves d’avions ont eu lieu en une semaine. Par ailleurs, Air Algérie n’a fourni aucune explication sur les conditions d’affrètement de cet appareil auprès de Swiftair.


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