Cinéma : au moins un tiers des films projetés doivent être de production algérienne

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Les films algériens pourront enfin rencontrer leur public. Au moins un tiers du nombre global de films projetés dans les salles de cinéma à travers le territoire national doivent désormais être de production algérienne, selon un arrêté ministériel fixant le cahier des charges relatif à l’exploitation des salles de spectacles cinématographiques.  « Tout exploitant de salle de spectacles cinématographiques est tenu, sous peine de suspension de l’autorisation d’exercice, de programmer des films de production algérienne en langues nationales », stipule ce texte. « Le nombre de films de production algérienne diffusés annuellement ne doit pas être inférieur au tiers du nombre global de films programmés durant l’année dans la même salle ou dans le même multiplexe », précise la même source.

S’agit-il d’une mesure capable de booster la production nationale et relancer le cinéma algérien ? « C’est une très bonne chose qui permettra de protéger la production car le problème est qu’on fait des films qui ne sont pas vus par le public algérien », estime Yanis Koussim, un jeune metteur en scène. « Avec l’avènement des multiplexes au Maroc, un problème s’est posé pour la production cinématographique marocaine. Ils (les responsables des multiplexes) programment ce qu’ils veulent », ajoute-t-il.

Sauf qu’il reste à définir ce qu’est une production algérienne, selon lui. « Est-ce que les co-productions sont inclus ? Sachant que de nombreux films sont réalisés en co-production. Qu’en est-il d’un film comme Hors la loi qui est une production algérienne mais en langue française », poursuit le jeune cinéaste.

Et au-delà de l’exploitation des films, le manque des salles et le problème de la distribution constituent des obstacles sur la voie de la relance du cinéma. « Cet arrêté est une bonne chose pour l’exploitation des films mais il faut qu’il y ait des salles d’abord ! Dans la capitale, à part la salle Mohmed Zinet et la salle Cosmos (au Monument des martyrs), les autres qui existent encore sont polyvalentes comme Iben Zaydoun et celle du Mouggar (où des concerts sont également organisés, ndlr). Certaines sont encore fermées comme Africa », explique notre interlocuteur. « La distribution est quasi-inexistante ou disons qu’elle se fait de manière aléatoire ou irrégulière avec la distribution de trois films par an », souligne Bachir Derrais, producteur.

« Aujourd’hui, les salles de cinéma qui existent ne sont pas équipées de supports numériques (pour la projection des œuvres cinématographiques sous un format numérique, ndlr). Et les copies de 35 mm sont très chères (pour les producteurs, ndlr). Les taxes pour l’importation des films sont très importantes. J’étais moi-même distributeur et j’ai fini par arrêter », ajoute-t-il. Pour lui, ce n’est pas « du jour au lendemain » que les gens verront des films algériens.


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