Et à la fin l’Allemagne gagne

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Pas spectaculaire pour un sou, pas ouvert, pas agréable, pas joué, en un mot. Les finales de Coupe du monde sont les matchs les plus attendus, rarement les plus beaux. Cette vingtième finale n’a pas fait exception. Longtemps indécise, la rencontre s’est dénouée dans les prolongations, sur un superbe but de Mario Götze. L’Allemagne épingle sa quatrième étoile.

Comme dans la réalité

Patiemment, méticuleusement, scrupuleusement, les Allemands ont construit leur victoire. Ils se sont longtemps heurtés à la méthode d’Alejandro Sabella, sélectionneur Argentin, défendre avec 8 joueurs et provoquer le camp adverse avec Messi. Il n’y a pas de déception avec l’Allemagne, on sait d’avance que ce sera du beau travail, du travail bien fait, solide, fiable, c’est le fond de sauce. Les Allemands n’ont jamais renoncé à leur histoire, à leur culture sportive. Comme dans la vie. Ils travaillent et puis ils récoltent les fruits de leur travail. Je suis tout à fait conscient du fait que cela fait un peu cliché, un préjugé éculé. Mais ce n’est pas péjoratif. J’insiste une nouvelle fois sur le fait que l’on gagne sur ce que l’on est, ce que l’on incarne, ce que l’on vous a transmis. Les Allemands n’ont pas de complexe à jouer allemand. Finalement, c’est la meilleure équipe du tournoi qui remporte la coupe Jules Rimet. Cela faisait vingt-quatre ans qu’ils attendaient cette consécration.

Remise en cause

Depuis le début des années 2000, les dirigeants du football allemand ont profondément remis en cause leur gestion et leur pratique. Ils ont commencé par créer dans chaque club un centre de formation, une obligation pour toutes les équipes de D1. Les meilleurs entraineurs du pays ont été envoyés en stage d’observation aux Pays-Bas et en France pendant plusieurs mois pour repérer les évolutions. Une méthode payante, le football allemand se transforme et les résultats sont à l’avenant. Patiemment, méticuleusement, scrupuleusement, l’Allemagne reconstruit son football. En Europe, on moque souvent ces Teutons, besogneux, inélégants et ternes. Les Allemands, eux, préfèrent laisser dire et construire, renforcer, et enraciner leur méthode. Résultat, aujourd’hui la plupart des experts, des journalistes, ou des responsables politiques citent l’Allemagne en exemple. Cette aporie s’est muée en complexe allemand. On ne dira jamais assez combien le football est devenu le miroir grossissant des contradictions de nos sociétés.


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