Pour l’honneur

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La petite finale, dite aussi finale de consolation, ou match des perdants aura lieu ce soir entre les Pays-Bas et le Brésil. Le premier a fait une piètre démonstration lors de sa demi-finale face à l’Argentine, 120 minutes d’ennuis joués sous une pluie froide. Après sa cuisante défaite contre l’Allemagne, le Brésil va devoir supporter de voir l’Argentine se déployer dans le mythique stade Maracana à Rio. Les deux équipes, pour des raisons très différentes, ont à cœur de donner à leurs pays respectifs une belle prestation avant de quitter le pays de Pelé.

Motivation

Dans le passé, le match pour la 3e place est souvent terne. Le beau parcours des Bataves leur donne à cœur d’offrir une belle prestation à leurs supporters. Quant aux Brésiliens, ils n’ont pas le choix : une mauvaise sortie du Mondial et ils seront crucifiés par la presse, les supporters et une bonne partie de l’opinion. Cela pourrait prendre des allures de tragédie nationale. À ce niveau de la compétition, les participants se mobilisent pour aller jusqu’en finale. La petite finale est perçue comme une sombre victoire. Tout réside dans la motivation et la capacité à rester concentré malgré un enjeu limité.

Le sport, est-il de droite ?

Le football est devenu le modèle de nos sociétés obsédées par la concurrence. Au début, les défenseurs du sport avaient les meilleures intentions du monde. Les jeunes gens allaient apprendre, pensait-on, le sens de l’obéissance en même temps que celui du commandement, le goût de l’individualisme et le sens de la collectivité, la capacité à admettre la défaite, l’amour de l’aventure. Last but not least, on allait permettre l’imposition d’un code moral dirigé moins par les maîtres que par les élèves eux-mêmes. Ce serait l’occasion de laisser s’exprimer une pédagogie qui rendait moins pesante la discipline en insérant les élèves dans une structure relationnelle où ils pouvaient partiellement devenir leur propre « éducateur ». Une analyse qui laisse penser  que le sport est d’essence libérale, plutôt de droite, qui cultive des valeurs individuelles et traditionnelles. C’est d’autant plus vrai que l’évolution du sport en général, et du football en particulier, vient renforcer cette idée. Les enjeux économiques poussent les dirigeants de club vers une gestion spéculative et mercantile, dans laquelle il n’y a plus de place pour le plaisir. Le maître-mot est devenu ÉFFICACITE. Gageons que les 22 joueurs qui entreront sur la pelouse ce soir trouveront les bonnes raisons de se motiver.

 


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