De la pétanque, du domino, du chaâbi et un doux murmure de la mer. Loin du clinquant des magasins et des cafés huppés de Sidi Yahia, des hôtels cinq étoiles et du fastueux décor de leurs kheïmas, le quartier populaire de Bab El Oued séduit toujours de nombreux Algérois. Durant le ramadan, les activités culturelles officielles n’y sont pourtant pas très nombreuses.
« Le Bastion 23 organise deux soirées par semaine », explique un gardien de nuit aux passants. « En fait, on attend le retour des janissaires ! », s’amuse un sexagénaire. La salle Al Atlas propose des chants religieux. Le célèbre café chantant « El Bahdja » est quant à lui fermé pour des travaux.
Mais qu’à cela ne tienne ! Sur la place El-Kittani, Redouane et ses amis, une guitare et des derboukas entre les mains, tentent une chanson andalouse, « Ya Kalbi kheli El hal ». Ils enchaînent alors sur d’autres chansons chaâbis et kabyles. « Non, on n’est pas un groupe. Nous sommes des amis et on s’amuse », explique le jeune interprète toujours au collège. « Il est passé à la radio, mais il n’y a pas eu de chance », taquine son copain.
À quelques mètres, des jeunes jouent au baby-foot, au billard ou au domino.
D’autres surveillent attentivement leurs cannes à pêche ou s’affairent à changer l’hameçon.
À côté, des fonctionnaires et autres quinquagénaires jouent à la pétanque. Les familles préfèrent s’installer sur la plage qui vient d’être réaménagée. D’autres se baladent sur le front de mer. La dolce vita à l’algérienne.
