L’Algérie au défilé du 14 juillet : le débat fait rage dans les deux pays

Défilé du 14 juillet 2010

Comme toujours, il suffit d’une étincelle pour embraser le débat lorsqu’un sujet concerne et la France et l’Algérie. Cette fois-ci il s’agit de la participation de trois militaires algériens à une parade sur la place de la Concorde – et non au défilé traditionnel – de 80 Etats à travers le monde pour célébrer le centenaire de la Première guerre mondiale.

L’Algérie sera représentée car elle entre dans les critères retenus par l’Elysée. « Des pays belligérants ou des pays issus des Empires de l’époque qui ont engagé des troupes ou des travailleurs sur le continent européen pendant la Grande Guerre. » Près de 173.000 Algériens ont en effet été envoyés combattre en France à cette époque. Au total, 23.000 ont été tués.

Depuis la confirmation de cette participation, la polémique a enflé des deux côtés de la méditerranée.

En France, un collectif a été créé. Sous la bannière « Non au défilé de l’armée algérienne le 14 juillet », il rassemble surtout des militants et des responsables du Front National. Présidente du FN, Marine Le Pen a réagi ce mardi matin. « Ceux qui ont combattu étaient Français. Par conséquent les soldats algériens n’ont rien à faire sur les Champs-Elysées. D’autant que le gouvernement algérien ne cesse d’insulter la France. »

Les associations de harkis sont globalement contre la présence algérienne. Sauf la plus grande, la liaison nationale des harkis pour la région PACA. Pour le délégué Mohamed Otsmani, cité par le quotidien Midi Libre, « c’est une grande fierté que les Algériens défilent le 14 juillet, pour la France et pour les harkis ».

En Algérie, plusieurs personnalités ont fait savoir leur hostilité à la présence d’une délégation algérienne sur la place de la Concorde. Principal parti islamiste du pays, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) évoque une erreur dans l’histoire. « Les Algériens avaient pris part à la première et à la deuxième guerre mondiale alors que leur pays était colonisé. Ils n’ont pas participé en tant que nation souveraine. Et ils ne l’ont pas fait de leur propre gré. Ils ont été forcés à le faire », a déclaré ce mardi à TSA Abderrezak Mokri, le président du MSP.

L’organisation nationale des Moudjahidin (ONM) a également fait part de son mécontentement. Son secrétaire général l’a réaffirmé à TSA dimanche : « Je suis contre cette participation. Les Moudjahidin sont contre cette participation et on l’a déjà fait savoir », a-t-il expliqué. Le chef de l’ONM souhaite que le sujet de la criminalisation du colonialisme soit d’abord mis sur la table.
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