Le plaisir et l’efficacité !

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Les États-Unis ne sont pas encore certains de figurer au nombre des équipes qualifiées pour les huitièmes de finale du Mondial 2014. Au pays d’Obama, 49% de la population trouve le soccer ennuyeux. Tout est là, l’absence de spectacle, et la probabilité qu’il ne se passe rien pendant quatre-vingt-dix minutes.

Risque zéro

On a coutume de dire que les Américains sont des enfants. Disons plutôt que leur rapport au monde est, un tantinet, naïf, comme leur approche du soccer.  Comme à des enfants, il faut leur expliquer que l’on ne peut pas gagner à chaque fois, qu’il y a la défaite et que certains matchs sont dénués d’intérêts. Mais ce n’est pas un discours audible par un peuple qui a inventé le show (spectacle). L’idée de rester assis dans un stade pendant une heure trente n’est pas une perspective acceptable.  Dans une Coupe du monde de football, les meilleures équipes n’ont que 28% de chance de remporter le titre. Un élément aggravant : l’incertitude du sport, et pas de plaisir garanti. Il n’en faut pas plus pour constater que le soccer piétine au pays de l’oncle Sam, qu’il ne progresse pas, et que la bannière étoilée n’a jamais brillé dans les compétitions de football. Quel intérêt de participer si ce n’est pas le meilleur qui gagne ?

Le pourquoi et le comment ?

Nous parlons ici de tradition et de culture. L’Europe, l’Afrique, l’Asie et pour des raisons différentes l’Amérique Latine, sont des zones où la volonté forge l’histoire. Les États-Unis pensent que l’on peut réinventer l’histoire, à condition d’avoir des moyens. Voilà qui marque une farouche dichotomie. C’est la même chose pour le football, et c’est sans doute la raison pour laquelle les USA n’ont pas réellement investi dans le football. Le baromètre du sport de haut niveau aux États-Unis, ce sont les campus des grandes universités : on y trouve rarement des terrains de foot et donc peu d’équipes pour pratiquer le soccer. Il est inconcevable de passer une bonne partie de sa vie à s’entraîner, si à la fin on n’est pas sûr de gagner. Les Américains posent toujours la même question : comment ? Comment être heureux, comment gagner beaucoup d’argent, comment être champion olympique ? Dans leur structure mentale, le pourquoi est accessoire, parce qu’il est paralysant. Avant de s’engager dans la moindre activité, ils veulent toujours connaître les moyens qu’ils auront.  Pas de philosophie, pas de métaphore. Juste l’efficacité, avant l’idée du plaisir.

 


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