Alliance Assurance envisage de se retirer de la Bourse d’Alger

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Alliance assurances a réalisé un chiffre d’affaire de 4,15 milliards de dinars et un résultat brut de 500 millions de dinars en 2013. « C’est une croissance du chiffre d’affaires de 13,5%  sur un marché qui a progressé de moins de 10%», a précisé le P-DG de l’unique assureur coté à la Bourse d’Alger, Hassen Khelifati, ce lundi 23 juin lors d’une matinée d’information organisée à l’hôtel El Djazaïr, à Alger.

Conviés, les Intermédiaires en opération en bourse (IOB), la Société de gestion de la  bourse de valeurs mobilières (SGBV) et les autorités boursières (Cosob) étaient absents. Cette croissance devrait profiter quelque peu aux actionnaires, mais ce n’est pas le cas, faute de l’absence de liquidité sur le marché boursier. À son introduction en 2010, l’action d’Alliance valait 830 dinars et aujourd’hui elle est cotée à 605 dinars. Les dividendes en numéraire sont insignifiantes et « ne reflètent pas la valeur de l’entreprises », spécifie M. Khelifati. Pour cet exercice, l’action sera rétribuée à trente dinars. La compagnie Alliance Assurances dégage de gros bénéfices -une hausse de près de 50% de son bénéfice net en 2013- qui ne profitent pas aux petits actionnaires.

« L’action était rétribuée à 20 dinars en 2011, 26 dinars en 2013 et 30 dinars en 2014 », poursuit M. Khelifati. Mais la compagnie a eu à essuyer,  en 2011, un dossier en contentieux dont la perte a été reportée sur les exercices de 2012 et 2013. « En 2013, nous avions décidé rétribuer les petits porteurs gratuitement pour ne pas leur porter préjudice, mais cela a eu un coût pour la compagnie », indique le P-DG. Alliance Assurance versera cette année une partie des bénéfices distribuables équivalents à 47 % des bénéfices nets, ce qui est exceptionnel et au-dessus des normes internationales généralement appliquées », indique le directeurs de la Compagnie. « Nous  vivons des drames. Beaucoup de petits actionnaires sont désespérés. Une  vieille dame, qui était cadre de l’État a placé 120 000 dinars en actions Alliance Assurances au moment de l’entrée en bourse. Quand elle est venue s’enquérir chez nous, elle nous a rapporté qu’elle était allée voir la banque pour comprendre pourquoi elle ne recevait pas les dividendes. La banque lui a indiqué que ses actions étaient périmées ». Les petits porteurs perdent de l’argent. Et Alliance Assurances se dit bloquée. « Avec tout le respect que je dois à nos institutions, j’ai aussi du respect pour mes actionnaires », lâche M. Khelifati, amer.

Le marché boursier est inadapté

« Les lois sont là et appropriées mais les mécanismes, eux, sont complètement à l’arrêt et inadéquats », constate-t-il.

Alliance assurances a ouvert son capital lors de son introduction en bourse en 2010. Aujourd’hui, elle s’interroge sur son avenir à la bourse. « On nous a fait beaucoup de promesses », rappelle le P-DG. Mais aujourd’hui, malgré les enquêtes demandées par la compagnie auprès de l’Autorité de régulation du marché boursier, aucun résultat ne sait fait voir. « Nous pensons très sérieusement à d’autres options », indique le P-DG sur un ton énigmatique. Le retrait d’Alliance assurances de la Bourse en fait-il partie ? Le P-DG reste vague, mais n’écarte pas le retrait. « Notre responsabilité en tant que manager est d’étudier toutes les options et le retrait en fait partie. Il y a de nouveaux responsables à la tête des Finances, nous leur laissons le temps pour réagir », explique-t-il. « Alliance assurances a beaucoup plus d’inconvénients de son introduction en bourse, qu’elle a d’avantages », résume le P-DG qui pointe du doigt le mauvais rôle des Intermédiaires en opérations de bourse, censés animer le marché. « Les IOB ne jouent pas le jeu. Par méconnaissance, par manque de motivation ? », s’interroge M. Khelifati qui ne veut pas indiquer qu’il y aurait plutôt des  intentions dolosives de porter préjudice à la compagnie.

Il en demeure que le marché boursier ne marche pas, ne permettant pas à une action de monter ou descendre. « Au pire, elle stagne », déplore le P-DG, en affirmant que la valeur boursière du titre de sa compagnie ne reflète pas la santé financière de l’entreprise, ni les résultats. Le titre d’Alliance assurances a perdu 25% de sa valeur depuis son introduction en bourse. La compagnie soupçonne une main malveillante qui tire le titre vers le bas. Les autorités boursières restent de marbre et ne font rien pour dynamiser la Bourse d’Alger. Pire, ceux qui y sont cotés, envisagent de se retirer !


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