L’équipe d’Algérie, ambassadrice de la Nation

kader

Depuis des décennies, le football est le miroir des passions populaires. La Coupe du monde en est son expression la plus spectaculaire.

L’identification d’un pays à son équipe est un fait ancien dans le football en général, et en Algérie en particulier. Il faut revenir ici à l’histoire récente du pays et rappeler dans quelles circonstances le football algérien a été créé. Nous sommes en pleine guerre d’Algérie, en avril 1958 précisément, lorsque les joueurs algériens qui opèrent dans le championnat de France quittent l’hexagone et rejoignent le GPRA à Tunis où ils sont accueillis par Ferhat Abbas. Ce geste politique marque l’acte de naissance du football algérien.

La mondialisation

Depuis, le football s’est mondialisé, professionnalisé, et la rigueur est devenue une vertu pour qui veut obtenir de bons résultats. L’argent règne en maître, les transferts de joueurs, notamment en Europe atteignent des montants mirifiques. Pourtant, force est de constater que depuis 80 ans la hiérarchie du football n’a pas varié. Les équipes qui ont remporté la coupe Jules Rimet sont quasiment les mêmes que lors de la création de la compétition en 1930.

Influence de l’Europe

L’Algérie est un peu une synthèse de la mondialisation de la planète football. Elle aime à se faire plaisir avec du beau jeu, à la manière des Sud-américains. Mais pour gagner, il faut  intégrer le réalisme européen. C’est vers la combinaison de ces deux facteurs que les Fennecs ont évolué depuis 4 ans. Le sélectionneur Vahid Halilhodžić y est pour beaucoup. Ancien joueur professionnel au PSG ou au LOSC, il a transmis à ses joueurs l’idée que l’Algérie peut s’imposer sur la scène internationale et devenir une grande Nation de football.

Stabilité

L’actuel président de l’UEFA [1], Michel Platini, estime « qu’il faut une à deux générations » pour voir émerger, en Afrique notamment, une équipe capable de bousculer la réalité actuelle du football mondial. Pour cela, il faut faire plus que jouer les troubles fêtes. Il faut de la régularité dans les résultats et de la stabilité dans la gestion du football algérien. Le soutien des Algériens à leur équipe nationale est acquis. Rendez-vous le 17 juin face la Belgique.

Que la fête commence !

[1] Lire le dossier de la revue internationale et stratégique n°94 été 2014 « football, l’Empire pacifique » disponible sur Internet à l’adresse : iris-france.org

*Durant tout le Mondial, retrouvez chaque jour sur TSA, la chronique de Kader A. Abderrahim Maître de conférences à Sciences Po, Chercheur à l’IRIS.


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