L’affaire Chakib Khelil est-elle un tabou pour le gouvernement ? Apostrophé plusieurs fois par les journalistes à l’APN puis au Sénat à l’occasion de la présentation du plan d’action du gouvernement, le ministre de la justice Tayeb Louh, disponible pourtant sur d’autres sujets, a refusé de faire le moindre commentaire sur ce dossier.
Ce mardi 10 juin, c’est au tour du Premier ministre Abdelmalek Sellal d’esquiver la question. Interrogé sur le sort réservé au mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien ministre de l’Énergie, Sellal, qui s’est exprimé en longueur sur l’exploitation du gaz de schiste, a tout simplement refusé de répondre. Et pourtant, dans son discours prononcé devant les sénateurs au terme des débats sur le plan d’action, Sellal avait bien évoqué l’intention du gouvernement de lutter contre la corruption qui gangrène le secteur économique algérien.
Sur un autre chapitre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé que le gouvernement n’est pas prêt à reculer sur deux décisions importantes, « il s’agit de la règle 49 /51% et le droit de préemption », « même sous la pression », a-t-il assuré. « L’Algérie ne reculera pas sur certains principes fondamentaux, et nous avons dit cela aux grandes puissances mondiales », explique-t-il dans son intervention.
Sellal tacle l’opposition, la rendant en partie responsable des polémiques et des doutes soulevés aussi bien par les investisseurs étrangers que par les rapports des ONG internationales. « Le discours haineux et alarmiste de l’opposition sème le doute chez les investisseurs étrangers et sert de matière pour les ONG qui ont tendance à classer notre pays au bas de la liste dans leurs rapports ».
Pour le gouvernement c’est simple, « le Président a été plébiscité le 17 avril et c’est son programme qui sera appliqué », notamment en ce qui concerne l’exploitation du gaz de schiste qui va, non seulement créer de la richesse pour le pays, mais permettra aussi de créer des emplois.
Le Premier ministre estime par ailleurs que les propositions du gouvernement en matière d’emploi et d’investissement « ne relèvent pas de la démagogie ». Il faut pour cela « que cesse la bureaucratie », avec la promesse « d’écarter l’administration des décisions économiques ».