Une association de défense des consommateurs s’oppose à l’adjonction de l’amidon de maïs dans le lait en sachet

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L’Association de protection des consommateurs (Apoce) s’oppose à l’obligation de l’adjonction de l’amidon de maïs dans le lait en sachet, a-t-on appris, ce dimanche 25 mai, de son président Mustapha Zebdi. « Nous sollicitons les instances publiques à revoir cette décision », exige le patron de l’association.

Cette obligation a été fixée par l’instruction du  3 mars 2014 des ministères du Commerce et de l’Agriculture, dans le cadre des mesures prises pour le contrôle de la transformation de la poudre de lait subventionnée. Sa mise en œuvre est prévue pour le 1er juin prochain.

Le point qui dérange l’association de protection des consommateurs est celui qui concerne « l’obligation d’adjonction par les laiteries de l’amidon de maïs comme traceur, à raison de 0,5 gramme d’amidon  pour  100 grammes de poudre, directement dans le mélange ».

Le président de l’Apoce explique que la première réserve de son association  concerne  « la nature de ce traceur », qui est  l’amidon de maïs. Le traceur a pour objectif de connaître la destination du lait, ce qui participera à minimiser le détournement du lait subventionné.

M. Zebdi explique que cet amidon est « très riche en sucre, ce  qui peut nuire aux consommateurs diabétiques dont le nombre dépasse les deux millions en Algérie ». «  Nous avons une certaine réticence même si les taux utilisés sont minimes », ajoute-t-il. Il souligne qu’il aurait été préférable que le ministère de la Santé contribue dans cette instruction « car il est habilité à donner  son avis ».

L’autre  réserve émise par l’Apoce concerne  l’ajout de cet amidon au niveau des mélangeurs. Lorsque le lait arrive au niveau des mélangeurs, il sera « inévitablement destiné à la consommation », selon Mustapha Zebdi. « Cela ne va pas régler le problème des fuites de la poudre de lait subventionnée. Le traceur doit être mélangé au niveau de l’ONIL ou de l’usine d’importation pour un meilleur contrôle », préconise-t-il.

L’association de protection des consommateurs réclame que l’application de l’instruction soit retardée pour que la question concernant l’ajout d’amidon de maïs soit revue.  « Nous demandons de revoir la question de l’adjonction du traceur, en apportant des garanties de santé. Nous demandons également que le traceur utilisé ne soit pas mis au mélangeur de la laiterie et qu’il soit introduit dans le pays d’origine », préconise Mustapha Zebdi.

L’amidon de maïs peut être dangereux pour la santé

Nutritionniste et spécialiste en science des aliments, Hassina Aktretche explique que l’amidon de maïs peut être dangereux pour la santé. « L’amidon est l’une des principales sources alimentaires de sucre dans le sang. La consommation quotidienne ou à forte dose peut constituer un danger, notamment sur les personnes diabétiques ». Par ailleurs, elle affirme que les personnes qui font des intolérances aux amidons risquent de développer une allergie. Enfin, « l’amidon constitue aussi un risque de prévalence de l’obésité, et de nombreuses maladies cardio-vasculaires », poursuit la scientifique.

 


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