Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, est à Alger pour une visite de travail. Ministre de la Défense dans le gouvernement socialiste depuis deux ans, c’est son premier voyage en Algérie, malgré la guerre au Mali et la détérioration de la situation dans la région.
À Alger, Jean-Yves Le Drian aura un programme chargé, comme un chef d’État : un entretien politique avec Ramtane Lamamra, que les Algériens présentent comme le « Monsieur Sahel » de l’Exécutif, un autre avec le général Gaïd Salah, un déjeuner avec Abdelmalek Sellal et une audience chez le président Abdelaziz Bouteflika. Jean-Yves Le Drian sera le premier haut dirigeant étranger à être reçu par le président algérien, fraîchement réélu pour un quatrième mandat.
Au menu, la situation régionale, notamment au Sahel, va dominer les discussions. Selon nos sources, les Algériens ont clairement demandé davantage de coopération en matière de défense. Les contours de cette coopération devraient être précisés et approfondis lors des différents entretiens prévus aujourd’hui. En échange, l’Algérie est prête à « faire beaucoup plus » pour aider la France au Nord-Mali dans un contexte marqué par le retour des djihadistes et une nouvelle détérioration de la situation dans cette région. L’intervention militaire française est, en effet, loin d’être le succès vanté par Paris.
L’éventualité d’achat d’armes françaises par l’Algérie ne figure pas au programme du déplacement de Jean-Yves Le Drian. Aucun dossier n’est en cours et les Français semblent avoir compris : tant que Paris continuera de soutenir Rabat de manière inconditionnelle sur le Sahara occidental, il ne sera pas question de contrats d’armement entre les deux pays.