Dissensions au mouvement Barakat sur les consultations avec les partis politiques

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Le mouvement Barakat se déchire. La participation de certains de ses membres à la rencontre avec la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) a fait voler en éclats l’unité de ce mouvement, né dans la foulée de la campagne anti-quatrième mandat de Bouteflika, qui a précédé les présidentielles du 17 avril.

Dix-neuf militants dont des membres de l’assemblée générale ont dénoncé ce mercredi 14 mai dans une déclaration écrite les consultations engagées « à leur insu » par certains leaders de Barakat avec les partis politiques et des personnalités nationales. « Pour qu’il n’y ait pas de nouveaux Khalida et Amara au nom de Barakat, nous dénonçons fermement les consultations engagées par un groupuscule de personnes au nom du mouvement, avec un certain nombre de partis politiques », écrivent-ils dans leur déclaration. Qualifiant la démarche « d’incompréhensible » et de « douteuse », les auteurs du communiqué évoquent une « initiative lancée par quelques personnes (qui) ne représentent qu’elles-mêmes » et qui « s’inscrit en porte à faux avec les idéaux » du mouvement. « Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons trahir la confiance que les Algériens ont placée en nous […] Ces mêmes partis politiques qui ont à un moment ou à un autre pactisé avec le système », poursuivent-ils.

Dimanche dernier, des membres de Barakat ont entamé des consultations avec des membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique dont le président de Ennahda, le président du RCD, le président du FJD (Abdellah Djaballah) et Ahmed Benbitour. « L’assemblée générale du mouvement s’est réunie samedi dernier et cette décision a été votée par la majorité des membres présents. Quand on n’assiste pas aux réunions, on ne peut pas contester ce qui a été voté », explique Amira Bouraoui qui a participé à ces consultations. Elle affirme que le communiqué des opposants à la rencontre avec les membres de la CNLTD n’a aucun « fondement ».

Et « ceux qui ne se reconnaissent pas dans la ligne du mouvement citoyen Barakat peuvent créer un autre mouvement citoyen », lance-t-elle. Contacté, Idir Tazrout, l’un des signataires dudit communiqué rétorque : « Nous nous sommes démarqués de ce comportement parce que les membres du mouvement n’ont pas été consultés. On ne peut pas cautionner ça. Barakat ! n’est pas Amira Bouraoui ! ».

 


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