Torture : Amnesty International dresse un tableau sombre de la situation au Maroc et au Sahara occidental

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Amnesty International continue de recevoir des informations portant sur des « actes de torture ou d’autres mauvais traitements » au Maroc et au Sahara occidental. Dans un rapport, rendu public ce mardi 13 mai à l’occasion du lancement de sa campagne internationale contre la torture, l’ONG s’est penchée sur le cas de cinq pays pour lesquels elle va mobiliser ses militants.

Le Maroc en fait partie aux côtés du Mexique, des Philippines, du Nigéria et de l’Ouzbékistan. « Amnesty International continue de recevoir des informations faisant état d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements, en particulier en garde-à-vue et pendant les interrogatoires après l’arrestation de suspects par la police ou la gendarmerie », écrit-elle. L’ONG reconnaît, toutefois, recevoir aujourd’hui « moins d’informations faisant état de torture en détention au Maroc et au Sahara occidental qu’il y a 20 ans ».

Dans La torture en 2014 : 30 ans d’engagements non tenus, Amnesty International présente quelques cas d’études concernant le Maroc, dont celui des manifestations au Sahara occidental en mai 2013 et des demandes d’ouverture d’enquêtes sur des actes de torture. « À la suite d’une manifestation organisée le 4 mai 2013 à Al Ayoun, principale ville du Sahara occidental, El Houcine Bah, un jeune homme de 17 ans, et cinq autres Sahraouis ont été arrêtés pour avoir, semble-t-il, jeté des pierres en direction des policiers et les avoir menacés de violences », relate l’organisation. L’adolescent « a raconté à Amnesty International qu’il avait été torturé pendant sa garde-à-vue ». Dans son  témoignage, il dit avoir été « menacé de viol et contraint de signer des « aveux » qu’il n’a pas été autorisé à lire ».

« Amnesty International a également reçu des informations faisant état de torture ou d’autres mauvais traitements en détention, et d’« aveux » extorqués sous la torture, dans le cas de cinq Sahraouis interpellés dans la ville de Smara, les 22 et 23 mai 2013, à la suite d’une manifestation en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental », poursuit l’organisation. Malgré les plaintes déposées par les familles des six détenus pour torture pendant l’interrogatoire, aucune enquête n’a été ouverte pour l’instant, selon AI.

L’organisation non-gouvernementale de défense des droits de l’Homme revient sur les méthodes de torture employées par les autorités marocaines. Elle évoque notamment les passages à tabac avec « les coups assénés sur la tête, la plante des pieds, les organes génitaux et d’autres parties sensibles du corps » et où  les « détenus sont parfois nus ». L’association parle également du fait de « contraindre les détenus à mettre la tête dans des seaux de toilette ou de les bâillonner avec des chiffons imbibés d’urine » et de « viol au moyen d’une bouteille », de menace « de viol et d’autres violences sexuelles constatées par Amnesty International dans plusieurs cas ».  « Selon certaines sources, plusieurs de ces techniques, souvent combinées, continuent d’être employées au Maroc et au Sahara occidental, pendant que les détenus ont les mains et les pieds liés et les yeux bandés », dénonce AI.

Amnesty International assure que les autorités judiciaires marocaines n’ont pris « aucune mesure ».

 


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