Le bloc-notes de Ghani Gedoui

Derrière la calomnie

Ce qui est arrivé – parlons au passé, c’est mieux tant c’est dégoutant – à la nouvelle ministre de l’Éducation, Nouria Benghebrit, relève de l’ignominie. Toute une campagne, orchestrée de main de maître, l’attaquait sur ses prétendues origines juives. Quand bien même c’est la vérité, où est le problème dès lors, et chacun le sait sauf les imbéciles, que l’Algérie millénaire a vu son sang vif, son sang pur, irrigué par d’autres sangs qui l’on enrichie en lui donnant cette vitalité débordante – caressons-nous le nombril – qui stupéfie les vieux peuples repliés sur eux-mêmes ?

Ne croyez surtout pas que cette cabale est née d’esprits antisémites qui veulent pourfendre tout juif. Non, et non, ce sont les lobbies de l’éducation qui ont vu, dans la nomination de cette intellectuelle, une menace pour leurs intérêts matériels. Oui Messieurs, certains groupes de pression ont pompé et pompent toujours le fric du secteur public alors qu’ils sont depuis belle lurette dans le privé. Il ne s’agit pas d’opposer l’un à l’autre ou de faire jouer une quelconque préférence pour l’un au détriment de l’autre. Il s’agit simplement de faire jouer les règles de la transparence et de la compétitivité. Que le meilleur gagne, telle doit être la nouvelle règle. Et Mme Benghebrit entend la jouer à fond. Et ça dérange, et ça démange, et ça fait jaser, et ça calomnie. Cela a un nom : la peur ; cette peur du repu qui ne veut pas perdre son gigot qu’il a volé à des orphelins. J’ai confiance, la ministre de l’Éducation finira par faire rendre gorge aux aigrefins et autres bouffeurs et affairistes véreux qui sucent le secteur.

Gouvernement administratif

C’est Saâdani, jamais à court de formule, qui a lancé le mot : gouvernement administratif. Puisqu’on y est, pourquoi n’a-t-il pas déclamé gouvernement de bureaucrates ? C’est encore mieux dans le pire. Là, on comprendrait qu’il ne reste qu’à jeter à la mer ce gouvernement, composé avec patience, par le Président et que Saâdani lapide avec la gaieté d’un bourreau saoudien ayant surpris deux femmes au lit. Le comble pour un Saoudien ! Le summum du péché.

Mais au fait, c’est quoi ce truc de gouvernement administratif ? Je donne ma langue au chat. Que Saâdani nous l’explique. Peut-être qu’il est administratif par rapport aux « technocrates » du FLN qui ont dirigé, avec le succès que l’on sait, le pays pendant des décennies. Si Saâdani, qui se réclame du président, mord sa langue avant de parler, ce serait sympa de sa part. Il éviterait les impairs. Et la fausse agitation contre-productive. Il y a tellement de défis devant ce gouvernement qu’il a autre chose à faire que de couper les cheveux en quatre. Mais peut-être que Saâdani aime bien couper les cheveux en quatre.

Les femmes du gouvernement

Elles sont sept femmes, toutes modernes, toutes instruites, toutes anciennes cadres supérieures. Elles donnent une formidable valeur ajoutée à ce gouvernement l’inscrivant dans la modernité et l’égalité, car c’est un fait unique, si je ne m’abuse, en Afrique et dans le monde arabe. Tenez, prenez le Liban, pays d’émancipation de la femme. Eh bien, il n’y a qu’une femme au gouvernement !

Incroyable ? Si, si je vous le jure sur la tête de Makri qui adore les femmes et spécialement Louisa Hanoune. Je vois d’ici Makri bondir, capable même de battre le record du saut en longueur. C’est très bien. Enfin un signe de vitalité. Allez, je vais vous le dire. Je crois en ce gouvernement parce qu’il contient beaucoup de femmes. Et j’ai toujours cru dans les femmes. Elles sont souvent plus déterminées et plus courageuses. J’insulte les hommes ? Voyons, voyons. Je dis une vérité reconnue par les hommes. Je veux dire par la meilleure part des hommes : les fils qui préfèrent leurs mères à leurs pères. Vous pigez ? Très bien. Vous ne pigez pas ? Très bien aussi. Tout est très bien, d’ailleurs. Dans le pire ou le meilleur.


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