Les opérateurs économiques anticipent une dépréciation du dinar, la Banque d’Algérie pointée du doigt

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Plusieurs opérateurs économiques ont commencé à intégrer une probable baisse de la valeur officielle du dinar par rapport aux autres devises dans leurs négociations commerciales. Des contrats signés récemment entre des opérateurs algériens pour la fourniture de biens intègrent une clause prévoyant une révision des prix en cas de dévaluation du dinar, une première depuis de nombreuses années.

« Les opérateurs anticipent une baisse du dinar. La valeur actuelle du dinar ne reflète pas la réalité de la situation économique algérienne », explique notre source. Elle cite, notamment, le change parallèle : depuis quelques semaines, l’euro flambe. L’écart entre la valeur officielle et celle du marché parallèle atteint presque 50%. Une flambée qui ne semble pas conjoncturelle, car elle se poursuit même après l’élection présidentielle.

L’Algérie utilise deux principales monnaies pour ses importations. L’Euro pour les équipements et les services, qui proviennent essentiellement des pays de la zone euro, et le dollar pour les produits alimentaires. En stabilisant la valeur du dollar, les autorités cherchent à réduire artificiellement la facture des importations alimentaires libellées dans la monnaie américaine. Mais les écarts entre la valeur réelle du dinar (souvent fixée par le marché parallèle) et celle déterminée administrativement par la Banque d’Algérie deviennent tellement importants qu’ils pourraient constituer un risque pour l’économie.

Dans ce contexte, la Banque d’Algérie est pointé du doigt pour son manque de transparence dans la gestion de la valeur du dinar par rapport aux principales devises. « La Banque d’Algérie ne se prononce jamais sur les tendances monétaires. Elle nous laisse dans le flou total », explique un opérateur économique. Pour lui, vu que la valeur du dinar est fixée administrativement, la Banque d’Algérie doit donner quelques indications afin d’offrir une meilleure visibilité aux opérateurs.

Interrogée par TSA, une source à la Banque d’Algérie nie l’existence d’un projet de dépréciation du dinar pour le moment. « Dans nos analyses, rien ne justifie une nouvelle dépréciation pour le moment. On n’est pas encore dans une situation de déséquilibre. Les opérateurs peuvent anticiper, mais la Banque centrale n’anticipe absolument pas une dépréciation. Elle n’envisage pas de le faire. Il n’y a pas de raisons pour le moment », explique-t-elle.


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