Le mystère de l’incarcération des deux personnes arrêtées lors d’une manifestation de Barakat à Alger

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Le parquet du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a requis, ce dimanche 11 mai, une peine d’un an de prison ferme à l’encontre du militant de RAJ Mohamed Kadi et du ressortissant tunisien Moez Bennacir pour attroupement non armé. Dans cet entretien, le président de RAJ Abdelouahab Fersaoui revient sur cette affaire et s’interroge sur les raisons de cette incarcération.

Sait-on aujourd’hui pourquoi ces deux jeunes ont été finalement les seuls à avoir été arrêtés et détenus pour attroupement non armé après la manifestation de Barakat à Alger ?

On n’arrive toujours pas à comprendre les raisons. Pourquoi il y a eu seulement ces deux jeunes qui ont été arrêtés et accusés d’attroupement sachant qu’on ne peut pas parler d’attroupement lorsqu’il s’agit de deux personnes seulement. C’est l’une des failles de ce dossier. Le parquet n’a pas présenté des preuves concrètes concernant les chefs d’inculpation. Et les deux jeunes, arrêtés dans un café, affirment qu’ils ne se trouvaient pas sur place pour manifester.

Mohamed Kadi devait déposer son dossier de visa à TLS Contact. Son ami Moez Bennacir l’a accompagné parce qu’il voulait découvrir Alger. D’ailleurs, le procureur a même osé leur demander pourquoi ils ne s’étaient pas rendus directement à la gare routière pour rentrer à Béjaïa, au lieu de se déplacer à la place Maurice Audin dans le centre d’Alger. Chose qui constitue une atteinte à la liberté de circulation du citoyen algérien. Les questions que posait le juge portaient sur leur intention supposée de participer au  rassemblement.

De quoi leur dossier est-il alors constitué ?

Un collectif constitué de quinze avocats a plaidé lors de ce procès. Ils ont démontré que le dossier était vide. D’ailleurs, personne n’arrivait à justifier l’arbitraire que constituait le fait de présenter ces jeunes pour de tels chefs d’inculpation. Des questions leur ont été posées sur leurs contacts téléphoniques avec des militants du mouvement Barakat  et de l’association RAJ (dont Mohamed Kadi est militant, ndlr). Mais ces appels téléphoniques ne constituent pas des preuves. Un tel dossier est une humiliation pour la justice algérienne.

Quelles sont les actions que le collectif pour la libération de ces deux jeunes compte organiser avant le verdict ?

Je tiens d’abord à signaler qu’il y avait une forte mobilisation aujourd’hui lors du procès. Des militants des droits de l’homme, des militants associatifs, des syndicalistes et des représentants des partis politiques (PST-FFS) étaient présents. La salle était pleine. Nous n’avons pas prévu des actions de rue pour l’instant. Une pétition pour la libération de Mohamed et Moez continue à circuler. La campagne de mobilisation au niveau international se poursuit et des comités de soutien dans le Maghreb et en Europe se constituent. Nous avons tenu une réunion et nous avons publié un communiqué où nous exigeons la libération inconditionnelle des deux jeunes. Le verdict sera rendu le 18 mai prochain et nous souhaitons qu’ils soient libérés sans aucune suite.

 


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