Vu de Paris : deux années de présidence Hollande entre chômage, crise et impopularité record

Cela fait juste deux ans que François Hollande est à l’Élysée et il faut devenir président pour pouvoir l’être. Ce truisme révèle également bien des raisons du désamour entre François Hollande et les Français. Le président français avait gagné l’Élysée sans jamais avoir été ministre et en ayant été un trop rapide conseiller élyséen du président Mitterrand et sans jamais être au contact de celui-ci. C’était en 1981; autant dire une vie.

François Hollande avait également suivi, au plus près, l’action des conseillers en communication qui avaient mené son mentor, Lionel Jospin, dans le mur lors de l’élection présidentielle de 2002. Il en a conçu une distance à l’égard des communicants ne se fiant qu’à son propre flair et à son intérêt pour les journalistes avec lesquels il communique par SMS de façon informelle. François Hollande diffère de Nicolas Sarkzoy notamment aussi par son peu d’attrait pour une communication séquencée et pensée comme le storytelling de son action. Autant dire que les catastrophes, en termes d’image, n’ont alors guère cessé depuis deux ans, le président n’ayant pas auprès de lui, un conseiller de poids sur ces questions.

Se pensant -comme tous les présidents, au-dessus de la mêlée, sûr de son intelligence et persuadé de savoir comment agir, il semble avoir pris la mesure de la fonction présidentielle, simplement, il y a quelques semaines après une défaite historique aux élections municipales. La nomination d’un nouveau Premier ministre, qui bénéficie d’une popularité inversée par rapport à la sienne, est une bouffée d’air. Manuel Valls a ainsi mis en place un plan d’économie drastique pour réduire des déficits que l’Union européenne et les marchés ne supportent plus; autant dire un train de mesures qui s’imposait depuis longtemps, mais que le président français avait différé, ayant à la fois sous-estimé l’impact de la crise et surestimé les capacités du marché de l’emploi français.

C’est ainsi que François Hollande est, à présent, accusé d’avoir agi à contretemps après avoir passé six mois à claironner que le chômage aurait baissé d’ici à la fin de l’année dernière, courbe qui, en réalité, ne cesse encore de monter.

Jugé, on ne peut plus sévèrement par les Français, et notamment par son électorat de Gauche traditionnel qui l’abandonne lui reprochant d’avoir par trop sacrifié aux grands équilibres financiers, lui qui durant sa campagne électorale n’avait eu de mots assez durs pour vilipender la finance internationale et les traités européens qu’il entendait voir révisés. Autant de vœux pieux qui n’ont pas résisté au principe de réalité qui s’est imposée à François Hollande, une fois qu’il succédait à Nicolas Sarkozy.

François Hollande l’a dit récemment au détour d’une rencontre avec des journalistes, si le chômage ne baisse pas, il ne pourra pas être en mesure de se représenter. Il reste trois ans au président Hollande pour inverser les courbes, celle du chômage et de son impopularité. Le pari semble impossible à relever tant le désamour est grand et les perspectives économiques de croissance faibles. Mais il parait qu’impossible n’est pas français !


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