Faut-il fixer un seuil de révision pour les examens du baccalauréat ?

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Meziane Meriane est coordinateur et porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).  Khaled Ahmed est président de l’Association des parents d’élèves. Dans cette interview croisée, ils reviennent sur le seuil de révision accordé par la tutelle pour le baccalauréat.

Que pensez-vous de la détermination d’un seuil de révision pour les examens du baccalauréat ? 

Meziane Meriane : Nous avons toujours été contre la détermination du seuil à réviser pour le baccalauréat. En effet, on ne doit pas préparer l’enfant uniquement pour le baccalauréat, on doit penser à son parcours universitaire. Il faut laisser l’enfant réviser un maximum de leçons pour le préparer au cycle universitaire. Maintenant, ce que nous aimerions de la nouvelle ministre, c’est d’en finir définitivement avec ce seuil des leçons à réviser. Il faut passer rapidement à l’évaluation de la réforme du système éducatif pour déterminer les causes qui amènent les élèves à demander le seuil des leçons. Dès lors, on pourra intervenir en conséquence pour apporter un palliatif à la réforme de l’éducation. Par exemple, si le volume horaire est en inadéquation ou les programmes trop chargés, il faudra revoir tout cela. Les élèves doivent finir le programme dans de bonnes conditions.

Khaled Ahmed : Tout d’abord, en tant qu’association de parents d’élèves, nous sommes et nous avons toujours été contre le seuil. Ensuite, nous pensons que les méthodes utilisées par le ministère ressemblent aux pratiques du parti unique car, il n’y a aucun dialogue entre la tutelle  et les parties concernées. Il aurait fallu que le ministère organise des réunions au niveau des régions et des  wilayas afin de prendre connaissance de l’état d’avancement des cours. Il aurait fallu demander aux  syndicats qui représentent les enseignants et les élèves, ainsi que les inspecteurs de chaque matière. Actuellement, le ministère de l’Éducation se base sur des rapports rédigés par les directeurs de l’éducation qui ont tendance à ne pas toujours refléter la réalité.

Le seuil de révision, donné par le ministère, résulte aussi des deux mois de grève dans l’éducation. N’est-il pas normal, de ce fait, d’accorder un seuil ?

Meziane Meriane : Ce ne sont pas les grèves qui ont causé ce seuil de leçons. C’est ainsi depuis 2008, les élèves sortent dans la rue pour demander le seuil de leçons à réviser et depuis que l’ancien ministre de l’Éducation, M. Benbouzid, a cédé aux caprices des élèves, chaque année, ils sortent dès le mois de janvier dans les rues pour demander le seuil des leçons. Les causes ne sont pas dans la grève, elles sont ailleurs. Je vais extrapoler, en Algérie actuellement, on a l’impression que tout le monde veut réussir sans le moindre effort, sans travail, sans lever le petit doigt. Ça se répercute sur les élèves.

Khaled Ahmed : Nous avons reçu, aujourd’hui, des plaintes des élèves qui disent que des cours concernés par le seuil ne leur ont pas été dispensés. Le ministère n’a pas également pris en compte la région de Ghardaïa. Le seuil ne correspond pas à ce que voulaient les élèves de Ghardaïa qui ont souffert de perturbations dues aux violences qu’a connues la ville. Nous sommes en train de recueillir les plaintes de toutes les régions. D’ici demain, nous rédigerons un rapport que nous allons envoyer à la nouvelle ministre de l’Éducation pour lui expliquer que le seuil fixé ne correspond pas à la réalité.


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