François Hollande, deux ans à l’Élysée : une présidence toujours marquée par le soutien à Rabat

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François Hollande fête, aujourd’hui, la fin de sa deuxième année à la présidence de la République française. Mais comme l’a dit son fidèle ministre Stéphane Le Foll, personne ne songe à fêter cet anniversaire en France tant la popularité du chef de l’État français est dégradée avec moins de 20% d’opinions favorables.

Durant ces deux années, l’Algérie a pu néanmoins constater un changement dans le cadre des relations bilatérales. Terminée la période où Nicolas Sarkozy prenait les immigrés et l’Islam pour le bouc émissaire idéal, afin de booster sa popularité auprès de l’électorat de Droite et d’extrême-Droite. L’Algérie sous François Hollande est redevenue un partenaire et François Hollande avec Abdelaziz Bouteflika, avant son accident vasculaire, ont construit un nouveau partenariat. Revue de détail.

Les liens particuliers entre le président français et Abdelaziz Bouteflika avaient donné lieu à une visite d’État du président français en décembre 2012 et ont également débouché sur la mise en place d’une structure d’État, le Comité intergouvernemental de suivi des échanges au niveau des premiers ministres. C’est ainsi que Jean-Marc Ayrault s’est rendu, accompagné d’une cohorte de ministres, à Alger en décembre 2013 pour acter des avancées politiques et des échanges économiques entre les deux pays.

Des échanges économiques qui ne sont plus ce qu’ils étaient. La Chine a dépassé la France dans son volume d’échanges avec l’Algérie. Les investissements français, les transferts de technologie sont quasiment inexistants. Il est vrai que la France traverse une très grave crise économique et est plutôt à la recherche d’investisseurs, comme l’affaire FagorBrandt l’a montré avec le rachat de cette société par Cevital. L’Algérie pouvait, néanmoins, s’attendre à plus d’enthousiasme de la part d’investisseurs français, mais il est vrai également que l’Algérie, avec ses règles strictes (la répartition 5 – 49 de l’actionnariat et le non-rapatriement des bénéfices) ne favorise pas toujours les investissements sur son sol.

Autre point sur lequel Paris ne fait aucun effort malgré les nombreuses promesses : la circulation des personnes. La France qui cherche à faire évoluer les accords de 1968 sur l’immigration continue d’exercer une pression indirecte via les visas et les titres de séjour accordés aux Algériens. Sous François Hollande, la situation est aussi mauvaise que durant la présidence Sarkozy. À la seule différence que le gouvernement socialiste n’assume pas publiquement les choses. Les touristes, les étudiants et les hommes d’affaires algériens rencontrent toujours de nombreuses difficultés pour se rendre en France. Et la situation ne risque pas de s’améliorer dans un contexte marqué par la crise économique et la montée de l’extrême-Droite en France.

Mais le gros point noir de la relation avec la France de François Hollande demeure le soutien indéfectible apporté par Paris à Rabat dans le dossier du Sahara occidental. On aurait pu imaginer, avec François Hollande, voir la France adopter une position plus neutre dans un dossier où s’il n’y avait rien à attendre de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, François Hollande apparaissait plus favorable à la position algérienne. Pourtant, l’axe Paris – Rabat a encore de beaux jours devant lui à la lueur du dernier soutien apporté dans l’enceinte du Conseil de sécurité de l’ONU : la non-extension de la question des droits de l’Homme dans le dossier « Sahara occidental », une position soutenue par Alger et combattue par Rabat avec l’aide de la France.

À Alger, on ne comprend toujours pas les raisons d’un tel alignement sur les positions marocaines.


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