Prestation de serment : les réactions de la classe politique

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- Amara Benyounes, SG du MPA, à TSA : « La prestation de serment est la dernière étape du processus électoral. Abdelaziz Bouteflika est officiellement président de la République pour cinq prochaines années ». Sur l’appel lancé par le RCD pour l’application de l’article 88 de la Constitution et la destitution de Bouteflika, M. Benyounes répond : « Il faut avoir un peu de décence. Exiger l’application de l’article 88 le jour de la prestation de serment, c’est faire un déni d’élection. Le plus important est que l’état de santé du président de la République est en train de s’améliorer. Je leur dit très franchement, très amicalement et très fraternellement que les prochaines élections auront lieu en 2019 ».

- Moussa Touati à TSA : « Ce serment est une action protocolaire qui ne reflète pas un engagement réel vu l’état de santé du Président à travers ce que nous avons vu à  la télévision. Je me demande qui va bénéficier de la réélection de Bouteflika autant que président ? Va-t-il gouverner ou est-ce qu’on va gouverner en son nom ? C’est la question qu’il faut se poser aujourd’hui ».

- Amar Saâdani, SG du FLN, à TSA : « Tout le peuple algérien attendait le discours et la prestation de serment du Président. Le Président est en bonne santé et peut remplir ses missions. Il s’est adressé aux citoyens et il a prêté serment. Il est en possession de toutes ses capacités physiques et mentales. Dans son discours, il a donné les plus importants points concernant ce qu’il va faire dans les prochaines périodes. Il n’est pas dans l’obligation de lire tout le discours. Il a remercié le peuple algérien et les cadres qui l’ont aidé et qui sont restés à ses côtés et il a promis de poursuivre le chemin. Le Président a promis d’élargir la réconciliation. Il a appelé, une nouvelle fois, les hors-la-loi de revenir dans leurs foyers. Il a également promis de combattre le terrorisme. Et il a dit qu’il y aura de nouvelles choses dans la Constitution, notamment pour l’opposition qui aura ses droits. Il s’agit aussi de tout ce qu’on a demandé au FLN et qui concerne un État de droit, la séparation entre les pouvoirs, une justice libre et une opposition avec un plus grand espace d’activité et avec plus de droits ».

- Sofiane Djilali, membre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, considère que « la prestation de serment n’est que le couronnement d’un processus qui a déjà été entamé depuis le 22 février, c’est-à-dire, depuis l’annonce de la candidature. Il n’y a aucune surprise, ils ont accompli leur coup de force. Maintenant, nous avons un président de fait ». Il note cependant que « le président de la République Abdelaziz Bouteflika ne s’est pas levé au moment de l’hymne national alors qu’il s’était prestement levé devant le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre espagnol des Affaires étrangères ».

- Lakhdar Benkhelaf (FJD, parti de Abdellah Djaballah) : « La prestation de serment s’est déroulée normalement. Mais nous avons malheureusement vu un président malade qui n’a même pas pu lire son discours. Un président qui pouvait lire à l’époque un discours de 30 pages ! Est-ce qu’un président dans cet état peut gérer un pays de 40 millions de personnes ? Peut-il régler les problèmes des Algériens ? Est-il capable d’honorer ses engagements ? ».

- Mohamed Hadibi (Ennahda) à TSA : « Pour nous, cette prestation de serment est un non-événement. Mais le Président était très fatigué. Il ne peut pas assumer sa mission. Le pouvoir pratique la politique du fait accompli. Il fait toujours abstraction de la volonté populaire. Son discours, notamment sur les réformes politiques, prouve l’échec des réformes qu’il avait déjà lancées ».

- Mohcine Belabbas, président du RCD à TSA : « Un sentiment de honte m’a traversé quand j’ai vu la prestation de serment (de Abdelaziz Bouteflika). Elle a été suivie par tout le peuple algérien et par nos partenaires étrangers. Jamais dans le monde, un chef de l’État aussi malade n’a été intronisé de cette manière. Je pense que, plus que jamais, l’Article 88 de la Constitution doit être appliqué. Nous avons vu un chef de l’État, dont le regard était perdu, incapable de reconnaître les personnes qui étaient devant lui, qui arrivait difficilement à articuler quelques mots et qui arrivait à peine à faire bouger ses mains. Donc c’est un chef d’État incapable de gérer le pays ».


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