Le président du RCD Mohcine Belabès à TSA : « le pouvoir a créé un climat de guerre avant le vote »

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Mohcine Belabbas est le président du RCD, l’un des partis ayant appelé au boycott de la présidentielle. Dans cet entretien, il réagit au taux de participation officiel et explique les incidents enregistrés en Kabylie…

Le ministre de l’Intérieur a annoncé un taux de participation de 23,25% à 14h. Qu’en pensez-vous ?

Comme attendu, le ministère de l’Intérieur a commencé à gonfler de manière éhontée le taux de participation à partir de 10h. Selon nos estimations, le taux de participation ne dépassait pas 10% sur tout le territoire national, il y a une demi-heure. À Tindouf, il a dépassé les 50% et cela s’explique par le fait que le nombre de militaires dépasse 50% des inscrits. Nos structures locales font état donc de la désertion des bureaux de vote par les électeurs.

Pour vous, le boycott auquel vous avez appelé, avec d’autres partis, a réussi…

Pendant une semaine, le pouvoir a laissé croire à des risques de dérapages, en dénonçant un candidat, en annonçant des saisies d’armes aux frontières avec la Libye et le Mali. Tout cela a conduit les familles à ne pas laisser sortir leurs enfants le jour du vote. La veille, on a constaté des files d’attente devant les stations-service, dans les magasins, les marchés de fruits et légumes, les supermarchés. Le pouvoir a créé un climat de guerre avant le vote et cette stratégie nous a aidés.

En Kabylie, des bureaux de vote ont été saccagés et des affrontements opposent les manifestants aux forces antiémeute. Comment l’expliquez-vous ?

En Kabylie, il était prévisible que le taux de participation soit faible. Les marches que nous avions organisées le 15 avril ont participé à la hausse du taux d’abstention dans cette région. Elles ont encouragé les populations à ne pas prendre part au vote et parfois à sortir dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Dans la localité de Haizer à Bouira, les manifestants sont sortis pour protester après avoir constaté que des militaires étaient venus pour voter à leur place.


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