La présidentielle algérienne vue d’Italie, de France, d’Angleterre et même d’Australie

L’élection présidentielle algérienne intéresse la presse du monde entier. Ce mardi 15 avril, sur le site arabophone de la chaine britannique Sky News, on peut lire : « Les élections en Algérie : entre rumeurs et indifférence ». L’article rapporte la vision des habitants du quartier populaire de Bab El Oued dans la capitale sur le scrutin de jeudi.

« L’Algérie n’a jamais connu un dynamisme, des altercations et des luttes politiques aussi intenses. Il n’est jamais arrivé qu’un candidat se présente aux élections par procuration, ni on n’a assisté en Algérie à l’expulsion d’un représentant du candidat du pouvoir d’un meeting politique, ni on a vu un candidat de l’opposition  menacer de défendre son droit en cas de fraude électorale. La nouveauté réside aussi dans le débat sur le rôle des services de renseignements dans la vie politique, dans une chaine nationale », écrit le journaliste de Sky News. « Ce qui arrive en Algérie est complètement nouveau, et le silence décrété officiellement à la fin de la campagne est accompagné par un brouhaha politique sans précédent », ajoute le même site.

« Abdelaziz Bouteflika, le candidat invisible », titre Euronews. « Après trois mandats et un AVC, officiellement sans séquelles, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, ne quitte plus son siège au propre comme au figuré », relève-t-il. « Abdelaziz Bouteflika, 77 ans et malade, est-il en mesure de mener encore un nouveau mandat alors qu’il ne peut même pas faire campagne lui-même ? », ajoute l’article.

Le site internet de la radio française France inter compare l’Algérie d’aujourd’hui à l’URSS avant sa chute à la fin des années 1980« L’interminable tragédie algérienne » est le titre d’un article publié sur le site internet de la radio qui rappelle la maladie de Bouteflika et  compare la situation actuelle de l’Algérie à celle de « l’URSS finissante ». « Gênante et aussi humiliante pour lui que pour l’Algérie, c’est une situation qui dit tout de l’état d’un pays dont la vie politique est si bloquée qu’il rappelle irrésistiblement l’URSS finissante, celle du début des années 80 où l’on préférait s’accrocher à des vieillards à bout de souffle que risquer un changement », écrit-elle.

« L’Algérie dans l’œil du cyclone », titre, pour sa part, le quotidien électronique italien spécialisé dans le monde arabe Arab Press, qui réduit la présidentielle algérienne à un combat de généraux. Il juge que « le régime algérien est devant une crise périlleuse, dans laquelle s’affrontent l’équipe du général Mohamed Mediene, qui est à la tête de la police depuis 23 ans, et celle du général Ahmed Gaid Salah, soutenue par l’actuel président Abdelaziz Bouteflika ». « La controverse est en train de créer beaucoup de confusion, et finira tôt ou tard par déterminer le retrait de l’une des deux équipes », prévoit le journal qui estime, également, que « le climat malsain qui régnait entre les deux parties a été nourri par un désaccord sur la décision de Bouteflika de briguer un quatrième mandat en dépit de la détérioration drastique de sa santé ». En attendant, « la campagne électorale surréelle dans tous les sens a réussi à susciter une grande attention médiatique », fait-il remarquer.

« C’est l’armée qui joue à introniser les  rois en Algérie », titre le site d’information australien Terra Daily. Le journal revient sur le rôle que joue l’armée dans la politique algérienne. «  Avec un président élu, un Parlement bicaméral, l’Algérie ressemble à une démocratie alors que l’armée  joue un rôle politique clé depuis l’indépendance », souligne Terra Daily, qui évoque « le rôle du DRS, qui a été mis sous les projecteurs après une charge sans précédent contre son chef, le puissant général Toufik. ».  Le quotidien estime que « c’est l’armée qui a  appelé  Bouteflika à se porter candidat aux présidentielles de 1999, et que 15 ans plus tard, à 77 ans, et avec une santé aussi défaillante,  le Président a promis de ne pas être un candidat trois quart ».

Le site arabophone de France 24 se penche, de son côté, sur le rôle que joue le mouvement Barakat dans cette élection. « Le mouvement Barakat déclare  qu’il ne reconnaitra pas le prochain président ». France 24 considère que « le mouvement Barakat a réussi à s’imposer comme un nouvel élément dans cette campagne électorale, bien qu’il n’ait pu mobiliser un grand nombre de participants aux 15 manifestations  qu’il a organisées. Chose qui a provoqué la colère des partisans de Bouteflika, qui les accusent « de semer la discorde dans la rue et d’être au service d’intérêts étrangers ». Le site francophone de la même chaîne a consacré un article à l’égalité des sexes en Algérie. « Elles font vivre l’Algérie. Pompistes, serveuses, médecins, magistrats… ces dix dernières années, les Algériennes se sont progressivement imposées sur le marché du travail », écrit l’envoyée spéciale du site internet de la chaine d’infos en continu.

Le quotidien espagnol El Pais revient sur la visite du chef de diplomatie espagnole en Algérie. « Bouteflika  mêle Margallo et El Barça à la fin de la  campagne électorale », titre le quotidien dans sa page internationale. El Pais souligne l’intensité de la fin de la campagne électorale algérienne, où « l’Espagne s’est retrouvée en train de jouer un rôle étrange d’invité opportun, à travers son chef de la diplomatie José Manuel García Margallo, qui s’est vu mêlé par l’actuel président Bouteflika.  Lors d’une audience officielle, Bouteflika en a profité pour accuser son principal rival  Ali Benflis de faire du terrorisme », explique le journal.

« La visite de Margallo en pleine clôture de la campagne électorale n’a pas été bien reçue par les  candidats des cinq partis de l’opposition, à l’instar de celle de John Kerry. Les adversaires du président sortant  l’accuse de bénéficier de ces contacts pour montrer qu’il est le seul à pouvoir garantir la sécurité et la stabilité, aussi bien à l’intérieur, qu’auprès de ses alliés internationaux », souligne El Pais, en ajoutant que «  l’Algérie prétend se faire  une grange énergétique alternative pour l’Europe, après qu’elle l’a été pour l’Espagne ».  Le quotidien espagnol revient sur l’échange d’invectives  entre Bouteflika et son principal rival Benflis. Margallo, une fois en Algérie : « faisait la tête d’un Poker, car il ignorait que les campagnes électorales en Algérie étaient, elles aussi, très intenses », conclut l’article.

 


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