Appel pour la vérité sur la mort de Maurice Audin durant la Guerre d’indépendance

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Le site d’information Médiapart, ainsi que le quotidien français L’Humanité, ont lancé ce mardi 26 mars un appel pour faire la vérité sur la mort de Maurice Audin. Le 11 juin 1957, Maurice Audin, jeune professeur de mathématiques à Alger et membre du Parti communiste algérien, était arrêté par les parachutistes commandés par le général Massu. Emprisonné et torturé, il n’est jamais réapparu. Quand, peu après, l’un des chefs parachutistes a affirmé à son épouse, Josette, que son mari s’est évadé, elle n’y a pas cru une seconde et a déposé plainte pour homicide volontaire.

« Cette fable de l’évasion d’Audin a été entièrement dénoncée et la thèse de sa mort, sans ordre, lors d’une séance de torture, est mise en doute. Les informations publiées par Le nouvel Observateur en 2012 et les propos tenus par le général Aussaresses en 2013, peu avant sa mort, font que les autorités françaises ne peuvent continuer à se taire », écrivent les signataires de l’appel de Mediapart.

« Elles doivent permettre aux citoyens d’aujourd’hui de connaître l’enchaînement des décisions qui ont permis à cette époque que se déploient à Alger un tel arbitraire et une telle violence. Les rôles des gouvernements, présidés alors par Guy Mollet puis Maurice Bourgès-Maunoury, celui du ministre résidant en Algérie, Robert Lacoste, doivent être connus. Ce n’est pas seulement une question d’histoire, c’est un enjeu civique ».

« Les documents, dont le ministre de la Défense a remis copie à Josette Audin le 1er février 2013, ne contiennent aucun élément essentiel », selon Médiapart. « Aussi, nous demandons aux autorités françaises qu’elles donnent les moyens à une commission d’historiens d’accéder à toutes les archives concernées, notamment celles du ministre résidant en Algérie, Robert Lacoste, des présidents du conseil, Guy Mollet et Maurice Bourgès-Maunoury, du commandant en chef de l’Armée en Algérie, Raoul Salan, et de celui de la 10e division parachutiste, Jacques Massu, afin d’établir les ordres qu’ils ont donnés, les pouvoirs qu’ils ont attribués et les dispositifs et les pratiques qui en ont été les conséquences ».

Les 171 premiers signataires de cet appel demandent « par ailleurs, aux autorités françaises qu’elles sollicitent officiellement les autorités algériennes pour qu’elles fassent les recherches nécessaires pour retrouver le corps de Maurice Audin dans les lieux présumés de son enfouissement dans une fosse commune, avec ceux de centaines d’Algériens torturés et tués, eux aussi, par l’armée française ».

 


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