Les trois raisons de ne pas s’intéresser à la campagne présidentielle

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Ils sont six candidats pour un match truqué que les médias, notamment publics, font semblant de couvrir avec intérêt. Mais en réalité, il existe au moins trois bonnes raisons de ne pas suivre la bande des six. Ces six candidats, dont le premier d’entre eux, invisible, est remplacé par six de ses partisans. La campagne a, à peine, commencé depuis deux jours que les meetings se succèdent dans une relative indifférence. Les slogans s’entrechoquent et quelques invectives fusent à droite et gauche. Mais, les échos de cette campagne s’apparentent à une ritournelle sans saveurs et sans odeurs.  Revue de détail de ces trois raisons de ne pas suivre cette campagne faussée.

1- Les jeux sont faits

C’est le discours des partis qui boycottent et celui de la vox populi. Un désintérêt total pour une campagne qui ressemble à du théâtre et à de la mise en scène plus qu’à un véritable processus démocratique. Depuis qu’Abdelaziz Bouteflika a fait annoncer sa candidature via son Premier ministre, l’idée que les choses sont pliées d’avance s’est installée solidement. Comment l’homme, élu président à 74% en 1999, puis à 84,99% en 2004 et à 90,24% en 2009, pourrait-il faire moins bien en 2014 ? Son score a grimpé à mesure que sa politique était décriée ! Alors oui, il n’y a guère de surprise à attendre de cette campagne. Bouteflika dépassera-t-il son score de 2009 ? Voilà peut-être le seul enjeu de cette élection.

2-  Les candidats ne sont pas à la hauteur

Fawzi Rebaïne, lors son premier jour de campagne, n’a pas prononcé un mot sur son programme (existe-t-il ?). Moussa Touati appelle les jeunes à s’impliquer. Louisa Hanoune menace des intérêts occultes des puissances étrangères. Ali Benflis veut un seul mandat présidentiel et pas plus, quand à Bouteflika c’est la cacophonie entre ses porte-parole, chacun annonçant ce qui lui passe par la tête. Au total des prises de position sans stratégie claire, ni réel professionnalisme.

Un discours plus technique, des chiffres, des mesures ambitieuses auraient élevé le débat.  Les serments politiques ressemblent à des mesures à caractère domestique, un époux qui promet à sa femme de ne pas la battre, un employeur qui promet à son salarié de le déclarer. Les questions qui s’imposent de fait toujours et encore à chaque discours sont pourtant bien : comment  faire baisser le chômage, comment  développer le secteur industriel, comment  limiter l’importation ? Mais là-dessus, silence radio. Les candidats ont-ils seulement les compétences pour proposer des solutions à ces problèmes réels ?

3-  L’absence du principal candidat : Abdelaziz Bouteflika

Si l’on admet que 90, 24 % de la population algérienne avait réellement voté pour lui en 2009, on peut supposer qu’ils sont presque autant à l’attendre sur la scène politique. En chair et en os. Malheureusement, comme chacun le sait, il a quelques difficultés pour être présent. Le Président suit de très près les affaires du pays, s’exclament tantôt Belkhadem, Sellal, Ouyahia ou Saâdani. Oui, mais depuis où ? Sa chambre de rééducation ? Un hôpital à l’étranger ? Comment prendre le pouls de la société algérienne en restant chez soi ? Une photo a fait le buzz sur les réseaux sociaux sous le titre « La campagne de l’absent » : elle montre Sellal faisant un discours et qui pointait du doigt la photo de Bouteflika. Absent.


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