Le communiqué de l’ex-président, Liamine Zeroual, n’a pas été accueilli de la même manière par les partis politiques.
C’est d’abord Ali Benflis qui s’est le plus reconnu dans la sortie de l’ancien président de la République. Il n’a pas hésité à récupérer très directement son message. Pour lui, Liamine Zeroual « propose d’adopter une démarche qui tend vers les convergences nationales et qui s’appuie sur le dialogue, la concertation et l’écoute mutuelle. Le projet de renouveau national que je propose aux Algériennes et aux Algériens s’inscrit dans cette perspective et vise le même objectif. Je partage, à ce titre, son inquiétude sur la situation politique actuelle marquée par l’aventurisme politique et un coup de force contre les institutions. »
De son côté, Saïd Bouhadja, chargé de la communication du FLN, estime que l’intervention de Zeroual a pour objectif « d’envoyer un message de tranquillité au peuple algérien pour surmonter toutes les rumeurs et les tractations ». C’est également un message visant « à pousser à la participation massive au scrutin des présidentielles », poursuit-il. « Il ne s’agit pas d’une mise en garde contre le président Abdelaziz Bouteflika, Zeroual veut drainer les quelques mécontentements qui ont lieu à Batna et les orienter vers le scrutin », réagit Saïd Bouhadja.
Tout au contraire, Djillali Sofiane, le président de Jil Djadid considère que la sortie de l’ancien président « est un procès en règle contre Bouteflika ». « Monsieur Zeroual a démontré encore une fois qu’il est une autorité morale dans le pays », commente l’ex-candidat à l’élection présidentielle. « Zeroual fait une interprétation de la situation politique sous l’angle moral avant l’angle purement politique ». Djillali Sofiane considère que l’ancien président de l’Algérie laisse entendre que « Bouteflika est un danger pour les intérêts vitaux du pays, que le fait d’avoir touché à la Constitution était illégal et a entrainé la crise d’aujourd’hui ». Il conclut que Zeroual appelle « à une phase de transition pour préparer la République ».
Pour sa part, Athman Mazouz, chargé de communication du RCD, affirme que l’essentiel à relever des déclarations de Liamine Zeroual est « ce constat sans appel que font de nombreux Algériens : le système a miné le destin national et l’alternative doit passer impérativement par le départ du système ». Selon lui, l’impasse, les incertitudes et les dangers qui pèsent sur la nation et que relève Zeroual ne sont pas nouveaux. « Le RCD a déjà alerté sur la profondeur de la crise qui tire son origine de la spoliation de la souveraineté populaire », explique-t-il. « Notre conviction est que ce scrutin sera comme les précédents, entaché de fraude et qu’il ne servira qu’à reconduire le statu quo d’où notre appel à la disqualification de cette énième supercherie électorale, contrairement à l’appel de Zeroual », note, enfin, M.Mazouz.
Le FFS a préféré ne pas se prononcer. « Je n’ai pas de commentaire à faire sur le sujet », dit Youcef Aouchiche, chargé de communication du FFS.
TAJ considère la lettre de Liamine Zeroual comme étant une preuve du « renforcement de la démocratie et du droit à l’expression », dit Nabil Yahiaoui, chargé de communication de TAJ. Cette initiative est saluée par TAJ d’autant plus que Zeroual « appelle à la participation massive lors du scrutin présidentiel ». Cette initiative vise, également, à « renforcer la stabilité et la sécurité du pays », conclut le chargé de communication de TAJ.